Semaine 6 - Apprendre à se parler avec bienveillance pour laisser entrer l'amour dans sa vie
Pour avancer dans sa vie, il est nécessaire d’identifier ses peurs, et de trouver en soi le courage de les traverser, une à une, comme nous l’avons vu ensemble la semaine dernière. Mais ce chemin n’est possible que si nous changeons de posture intérieure. Rien ne peut vraiment évoluer si, en même temps que nous essayons d’avancer, nous nous parlons avec dureté, exigence ou mépris.
Et pourtant, c’est souvent ce qui se passe. Sans même nous en rendre compte, nous avons, au fond de nous, une voix sévère. Une voix intérieure qui critique, qui juge, qui dévalorise.
Elle surgit dès que nous faisons une erreur, dès que nous sommes fatigué(e), dès que nous doutons. Elle ne nous laisse que peu de répit, comme si nous devions être parfait(e), fort(e), irréprochable à chaque instant.
Cette semaine, nous allons voir pour quoi et comment apprendre à transformer cette voix intérieure.
Nous allons apprendre à développer en nous une énergie maternelle bienveillante et soutenante, capable de prendre soin de nos peurs, de nos fragilités, de notre humanité. Une énergie profondément féminine, intérieure, douce et forte à la fois.
Car trop souvent, nous avons hérité d’une énergie masculine blessée, exigeante, autoritaire, coupée de la sensibilité.
Une énergie transmise par l’histoire de nos sociétés occidentales, où le "masculin" a longtemps été valorisé à travers la force, le contrôle, la performance, et non à travers l’équilibre, l’accueil, ou la sagesse du cœur.
Cet héritage a développé en nous une croyance erronée et toxique : pour avancer, il faudrait se faire violence, se "botter les fesses", ignorer ses peurs, faire taire sa sensibilité. Mais c'est profondément maltraitant émotionnellement pour notre part sensible, c'est-à-dire notre enfant intérieur, qui a au contraire besoin d’être réconforté, soutenu, aimé, y compris dans ses fragilités et ses peurs, pour grandir et se fortifier.
Car vous le savez bien : jamais vous ne parleriez à votre meilleur(e) ami(e) comme vous vous parlez à vous-même.
Vous ne lui diriez pas “tu es nul(le)”, “tu n’y arriveras jamais”, “tu n’as aucune valeur”.
Au contraire, vous sauriez trouver les mots pour l’encourager, pour lui rappeler ses qualités, pour l’aider à traverser ses doutes avec confiance. Nous sommes beaucoup plus patients, bienveillants et sages avec nos amis. Nous les encourageons, les soutenons quand ils doutent ou ont peur, nous relevons le positif quand ils se critiquent et sont envahis par des pensées négatives sur la situation.
Eh bien, c’est exactement de cette façon que vous avez besoin de vous parler à vous-même.
Se parler avec douceur n’est pas une faiblesse
On pense encore bien trop souvent que se parler avec douceur, et accueillir ses moments de faiblesse ou de doute, c’est baisser la garde, manquer de force, ou risquer de se complaire dans ses vulnérabilités.
Mais c’est une idée reçue. La bienveillance envers soi n’est pas une faiblesse, c’est une force qui permet de s’ancrer et de se réparer.
C’est elle qui nous permet de nous relever après un échec, de recommencer sans honte, de nous reconnecter à notre courage quand tout vacille.
Elle ne nie pas les erreurs, mais elle nous aide à les traverser sans nous rabaisser.
Vous pouvez être lucide sur vos difficultés et continuer à vous parler avec amour.
Vous pouvez admettre un faux pas sans vous punir intérieurement.
Vous pouvez avancer avec engagement, sans vous épuiser et vous pousser à bout.
Imaginez un instant ce que cela changerait, si votre voix intérieure devenait votre alliée plutôt que votre juge. Si, dans les moments de doute, vous étiez capable de vous dire : “Je suis là pour moi. Je fais de mon mieux. Je peux y arriver.”
Imaginez ce que vous pourriez créer, guérir, entreprendre… si vous vous sentiez soutenu(e) de l’intérieur, au lieu d’être sans cesse rabaissé(e) par vous-même.
C'est ce que nous voulons apprendre à faire cette semaine, à changer cette voix intérieure qui alimente notre mauvaise estime de nous-même pour la remplacer par une voix aimante et soutenante.
La mauvaise estime de soi : un cercle vicieux
En effet, lorsque notre estime de nous-même est abîmée, on a du mal à croire qu’on mérite le meilleur. On doute de ses réussites, on s’attend à ce que les bonnes choses ne durent pas, on se sabote sans même s’en rendre compte — en arrivant en retard, en n’osant pas demander, en repoussant ce qui pourrait nous faire du bien...
À l’inverse, plus on apprend à se parler avec bienveillance, plus on renforce son amour de soi et sa valeur intérieure. Et plus cette estime de soi augmente, plus on devient capable de recevoir le bon, sans le fuir, sans le gâcher, et sans s’en excuser. On peut le laisser entrer dans sa vie et le garder sans qu'une partie de soi le rejette à notre insu.
Changer sa manière de se parler, c’est ainsi ouvrir une porte vers plus d’amour, de confiance, et de sécurité. C’est aussi envoyer un message fort à l’univers, à la vie, à soi-même :
“Je mérite ce qu’il y a de bon, et je suis prêt(e) à le recevoir.”
Une nouvelle voix à l’intérieur
Pour commencer, vous avez besoin d'écouter cette voix qui vous parle à l'intérieur et d'écouter ce qu'elle vous dit. Elle a été apprise d’un parent, d’un professeur, de notre société. Mais elle n'est pas figée et vous pouvez apprendre à nourrir en vous une nouvelle voix. Une voix plus juste, plus aimante, plus chaleureuse.
Vous pouvez vous parler avec davantage de tendresse et guérir ainsi peu à peu votre cœur blessé. Car c’est lui, justement, qui porte le véritable courage.
D'ailleurs, vous ne le savez peut-être pas, mais le mot "courage" vient du latin cor, qui signifie cœur.
Ce n'est pas un hasard, car ce n’est pas la dureté qui rend fort, mais un cœur soutenu, apaisé, reconnu dans ce qu’il ressent.
C’est en prenant soin de votre cœur que vous pourrez avancer avec plus de force, de justesse, et d’élan intérieur.
Cette semaine, je vous invite à l’écouter, cette voix intérieure, et à commencer à la transformer. Cela demandera peut-être un peu d’attention, un peu de patience… mais chaque petite victoire, chaque phrase adoucie, chaque mot réconfortant compte.
Vous n’avez pas à attendre que tout soit parfait pour vous traiter avec respect.
Vous méritez de l’amour, même au milieu du chantier, même dans les jours de fatigue, même dans le doute.
Objectifs de cette semaine
Prendre conscience de la manière dont on se parle intérieurement
Apprendre à transformer le discours intérieur critique en parole soutenante
Créer un climat de sécurité intérieure où l’amour de soi peut croître
Nourrir la croyance que « je mérite du bon » pour accueillir plus de douceur dans sa vie